La capacité électrique installée dans le monde va presque doubler d’ici 2030 selon le rapport « 2030 Market Outlook » de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), passant de 5,5 TW en 2012 à 10.5 TW en 2030. 60% des nouvelles capacités ajoutées sur la période seront renouvelables. Les EnR vont attirer 5 trillions de dollars d’investissements, dont la moitié pour la région Asie-Pacifique.
Les deux principaux moteurs de ce changement global seront le solaire PV et l’éolien terrestre. La puissance photovoltaïque cumulée en 2030 sera de 1,9 TW (0,14 TW en 2013), soit davantage que celle de l’éolien qui atteindra 1,3 TW. La puissance installée des autres EnR (dont l’hydroélectricité) sera de 2 TW.
La part combinée du solaire photovoltaïque et de l’éolien terrestre dans le mix électrique mondial passera de 3% en 2013 à 17% en 2030 (entre 16 et 18% selon les hypothèses retenues). Le troisième élément majeur sera l’hydroélectricité. En revanche, les contributions de la bioélectricité et de l’éolien offshore seront relativement modestes, tandis que celles du solaire thermodynamique (CSP) et de la géothermie seront faibles.
Le monde se dirige ainsi progressivement vers un mix électrique « Wind Water Sun », formule de Mark Jacobson, spécialiste des questions énergie-atmosphère de l’université Stanford.
Les énergies renouvelables, un marché de 5000 milliards de dollars, contre 2700 milliards pour les énergies non durables
En 2030 la puissance photovoltaïque installée dans le monde sera quatre fois supérieure à celle du nucléaire. Compte-tenu du fait que le facteur de charge moyen du nucléaire est environ 5 fois supérieur à celui du solaire PV, la production solaire correspondra à environ 80% de celle du nucléaire. La production photovoltaïque dépassera probablement celle du nucléaire durant la décennie 2030.
La région Asie-Pacifique va attirer 2,5 trillions de dollars d’investissements dans les énergies renouvelables, dont 1,4 trillion en Chine. En Europe 94% des investissements dans le solaire concerneront le segment du petit PV. Une situation très différente de celle de la région Asie-Pacifique où la moitié des capacités PV installées concerneront de grandes centrales.
Dans les Amériques 231 milliards de dollars vont être investis dans le petit solaire PV en toiture, soit 18% de la totalité des investissements dans le secteur électrique de ce continent. Seul le gaz naturel, avec 24% du volume des investissements en Amérique, dépassera le solaire.
Cap vers une « Solar Electric Economy »
Selon plusieurs rapports, dont un du groupe pétrolier Shell, le solaire va devenir la source principale d’énergie de l’humanité durant la seconde moitié du XXIème siècle. Le groupe Total, géant pétrolier français, a investi 1,4 milliard de dollars pour acquérir 60 % du capital de l’entreprise SunPower, anticipant la révolution solaire qui ne fait que commencer.
Mais, la compétition sera rude. Président de SolarCity qui domine le tiers du marché solaire résidentiel aux USA, Elon Musk vient d’annoncer la construction d’une « giga-factory » ayant une capacité de production d’1 GW/an de panneaux solaires. Il ne s’agit, selon Elon Musk, que d’une « unité pilote » qui n’est que le début d’une série d’usines géantes capables chacune de produire 10 GW/an.
« Le soleil est un réacteur nucléaire libre et très pratique » a déclaré le 17 juin 2014 Elon Musk, non sans son ironie habituelle, dont la fondation a d’ailleurs donné 500.000 dollars pour la construction d’une centrale solaire au Japon suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima et dont la fortune personnelle dépasse le bénéfice net du groupe Total en 2013. Pour Elon Musk, nous sommes en train de vivre « le mouvement d’une économie hydrocarbonée d’extraction et de combustion vers une économie électro-solaire ».
Source © transition-energetique.org